Abordons aujourd’hui un sujet bien connu de tous les développeurs.es qui ont eu, un jour, envie d’entreprendre de leur propre code. Cependant, si 95% des techniciens informatique avouent travailler sur des Side Projects, savez-vous pourquoi moins de 5% d’entre eux réussissent à lancer leur produit ?
Les side projects ou l’envie d’entreprendre dans la tech par soi-même est très répandue, pourquoi ?
Ce n’est pas le cas de toutes les formations. Le monde de la tech est imprégné de culture entrepreneuriale depuis la naissance des premières start-ups américaines dans les années 90. Leur succès est alors bien souvent assimilé au personnage des fondateurs : de jeunes ingénieurs informatiques qui s’écartent du chemin classique durant leurs études ou un peu après, pour révolutionner le numérique.
D’autres formations, comme celles liées au commerce et à l’entrepreneuriat poussent les étudiants très tôt à construire un side projects ; que ce soit à travers la vie associative de l’école ou de véritables business nurseries. Tout commence donc lors des études.
On avait une boîte à idées. […] Et dans cette 50aine d’idées […] on en prenait une sur laquelle on était plutôt d’accord et on testait, on essayait de lancer des projets sur ces idées là. Il y avait des applications web, B2B, B2C… Il y avait des projets d’ailleurs dont on avait eu l’idée à l’époque qui existent réellement depuis et qui bon… ont été fait par d’autres personnes.
Lancer un produit tech en marge des études
La source de l’envie d’entreprendre est évidemment très diverse. Mais nous avons relevé quelques points de convergence :
- Posséder un savoir-faire
- Avoir (un peu) de temps libre
- et de la curiosité à revendre (pour trouver du temps libre)
3 points correspondant particulièrement aux cursus des écoles de programmation informatique.
C’est d’abord dans cet environnement en lien constant avec l’éco-système start-ups et grands groupes tech que l’envie se crée. @Florian a commencé le mardi après-midi avec Adrien, camarade du CESI.
Ils se sont tout de suite dit : « c’est sûr, ça va cartonner ».
Simple veille ou véritable plan de commercialisation ?
Il existe plusieurs types de side projects avec des enjeux qui leurs sont propres. La première façon de les classifier consiste à se baser sur le business plan : c’est pour apprendre ou c’est pour commercialiser et entreprendre ?
Un tri conséquent chez la plupart des side-entrepreneurs se fait. Faire un CRUD sur une technologie sympa sur laquelle on souhaite monter en compétences représente souvent la motivation principale des side projects.
Ce podcast détaille le cas d’une vision commerciale et entrepreneuriale des side projects : ceux qui vont hanter vos nuits et weekends, ceux qui vous hisseront au panthéon de la tech aux côtés de l’inventeur du GIF après avoir quitté votre job (ou vos études). Les side projects de votre vie.
On ne lance pas une entreprise en faisant du code
Bien que le talent des développeurs.es est indéniable et que leur expertise est inhérente à la construction d’outils à succès ; on peut affirmer que la plupart d’entre-eux sont de piètres planificateurs et organisateurs.
Évidemment, de rares exceptions confirment la règle. Souvent au prix d’un engagement au-dessus de la moyenne et de capacités sociales poussées par un caractère bien spécifique.
On ne peut pas tout faire – et de notre expérience on n’a pas encore rencontré d’entrepreneurs.es sortis d’école de commerce qui savent vraiment coder comme nos développeurs.es 😬 Lancer une start-up requiert donc en marge de l’aspect technique (liste non exhaustive) :
- Des notions entrepreneuriales pour construire le Business Model et Business Plan qui saura convaincre
- Des notions commerciales pour établir une analyse marché et de la concurrence cohérente et un plan de commercialisation qui saura convaincre
- Une expertise UX/UI design pour tester avant de coder et itérer tout au long du développement, déploiement, lifecycle du produit
- …
Le dev reste une compétence parmi d’autres et pour lancer une entreprise, cela ne doit pas représenter le point de départ.
L’innovation n’est pas inhérente aux start-ups et side projects
En adaptant cet objet, cela va permettre à la start-up de trouver son market-fit au plus vite et c’est critique à ce stade. Très peu d’entreprises innovent vraiment. C’est très complexe, risqué et onéreux d’innover – c’est pourquoi la grande majorité des start-ups visent à préciser, améliorer, optimiser un service / produit qui existe déjà.
En plus, selon la loi de diffusion de l’innovation sur votre marché, les consommateurs pourraient simplement ne pas comprendre l’utilité – le sens – de votre innovation.
Connaître son marché pour éviter de tomber à côté
Si vous n’avez vous-même utilisé le service / produit du secteur sur lequel vous vous lancez : faites-le de suite ou construisez une communauté très soudée. Il est très facile de « tomber à côté » ; en se concentrant uniquement sur ce qu’on connaît.
On a rarement une connaissance parfaite d’un secteur d’activité en tant que dev ; il faut compenser cela en créant un réseau très large sur le marché (soutiens, futurs bêta-testeurs, …).
L’exemple de l’application Geev
La création de l’application Geev telle qu’on la connaît aujourd’hui vient d’un groupe Facebook. Ce groupe permettant à la communauté d’échanger autour des encombrants en ville.
Au fur et à mesure que la communauté grandit sur le réseau social, le besoin se dessine pour l’entreprise.
L’outil est donc arrivé dans un second temps avec le support et l’adhésion de la communauté au moment de créer l’application. C’est dans ce sens que ça fonctionne.
Créer une « plateforme » – risque de l’effet Clubhouse
S’il est essentiel de créer votre communauté, celle-ci ne se fédérera pas autour d’un side project qui n’aura pas trouvé de sens en amont. Les supports numériques regroupés sous le terme de « plateforme » sont nombreux et visent généralement à mettre en relation une offre et un besoin.
Si vous aussi vous avez eu l’idée de faire une plateforme pour mettre en relation les petits artisans locaux avec les clients, vous n’êtes pas le seul à y avoir pensé et si ça n’a pas encore pris aujourd’hui c’est qu’il y a surement une raison.
Réaliser ses side projects en tant que développeur et en faire une start-up, c’est possible au final ?
Oui, c’est possible et il existe de nombreux exemples à succès. Cependant, quelques clés inhérentes à ce succès sont bien souvent ignorées. Pour vous aider, nous les avons fait la liste ci-dessous :
- Beaucoup d’apprentissage sur les domaines de l’entrepreneuriat et du commerce est requis ; ce qui nécessite du temps
- Le self-contrôle est de mise pour savoir prendre le temps de bien faire les étapes, dans l’ordre et prendre du recul sur ses lacunes
- Un binôme pour équilibrer est plus adapté : un profil CTO et un profil CEO qui complète vos lacunes
Cependant, et malgré toute l’importance que vous aurez en tant que CTO / technicien plus tard dans le projet, vous risquez de ne pas retrouver votre zone de confort habituelle à la genèse des side projects : la stratégie sera plus importante que la technologie à ce stade.
Les side projects restent avant-tout une manière de progresser, de s’initier, de découvrir les erreurs à ne pas reproduire demain. Ce podcast, bien que remettant chaque chose à leur place, devrait servir de support encourageant pour se lancer.
Enfin, n’ayez pas peur de faire de l’Open Source. Même si l’objectif est de commercialiser le produit final un jour ; il vaut mieux avoir du code Open Source sur votre portfolio que de jeter vos projets qui n’ont pas marché. D’autres clés se cachent au sein de ces 15 min de podcast qu’on vous encourage à écouter au cours de votre prochain temps calme !